Aphrodisia
L'ancienne ville d'Aphrodisia se trouve entre Ephèse et Pamukalé dans une vaste plaine agricole, semée de champs de coton, de vignes et de figuiers, au pied de la chaîne de l'Akdag, et du dôme imposant du Baba Dagi qui culmine à 2310 mètres. C'est au 7ème siècle av JC que la citée prend son essor, avec la naissance du culte d'Aphrodite. La ville devient alors un grand centre de pèlerinage, mais aussi un grand foyer intellectuel, surtout à l 'époque romaine.
Capitale de la région romaine de Carie, elle se dote d'une école de philosophie, et d'une grande école d'architecture et de sculpture, grâce à la présence d'un grand gisement de marbre sur les pentes du Baba Dagi. Ses artistes développent un style original aux lignes pures et gracieuses qui connut un grand rayonnement dans l'empire romain. La ville était entièrement dédiée à la déesse Aprhodite, et c'est pour cela que Constantin IV, en 350 n'hésita pas à détruire les principaux temples de la ville. Puis la ville sortira très affaiblie des raids des Seldjoukides, puis turcs, avant d'être détruite par Tamerlan en 1402.
L'image que l'on garde d'Aphrodisia est celle d'une citée immaculée, toute de marbre blanc, dans un cadre champêtre, d'un calme absolu.
Le premier monument que l'on peut visiter d'Aphrodisia est le stade. Fantastique monument de 262 mètres de long sur 60 de large, c'est le plus grand stade de Turquie et il pouvait contenir 25000 spectateurs. Il contenait 20 rangées de gradins, et c'est stade le mieux conservé de tout le pays. Ensuite on descend vers le centre de la ville. On peut voir d'abord les vestiges de l'école de philosophie, puis le temple d'Aphrodite. La construction actuelle date du 1er siècle de notre ère, sous le règne de l'empereur romain Auguste. C'est un impressionnant monument ionique, qui possédait 40 colonnes de marbre blanc, dont il ne reste de nos jours que 14 colonnes debout, qui suffisent à faire imaginer l'ampleur de cette battisse. Ensuite on passe devant l'odéon, construit au 2ème siècle ap JC, un palais épiscopale datant du 5ème siècle, puis l'Agora nord. On arrive enfin au niveau de l'Agora sud, fermé par un grand portique, colonnade ionique construit sous le règne de l'empereur Tibére.
Au sud de la porte monumentale, se trouve le quartier du théâtre, avec sa grande place, le Tetrastoon. C'est un vaste quadrilatère dallé de marbre et bordé d'une élégante colonnade. Au centre de cette place, se trouve les soubassement d'un édifice circulaire, vestige d'une fontaine ou d'un petit temple. Cet endroit était un lieu très populaire, encadré à l'ouest par le théâtre et au sud par les thermes et une grande basilique. Cet édifice possédait trois nefs, et une belle colonnade corinthienne, posées sur un beau dallage de marbre noir et blanc. Les thermes sont très bien conservées car elles possèdent encore des murs de plus de 10 mètres de haut, qui cachent deux belles salles conservant leurs bassins et une grande piscine hexagonale. Le théâtre a été construit au 1er siècle av JC, par Ioulos Zoilos, un esclave affranchi par l'empereur Octave. Le théâtre était entièrement en marbre, et il a été modifié au 2ème siècle de notre ère par les romains pour pouvoir accueillir des joutes de gladiateurs et des chasses d'animaux sauvages. Le théâtre pouvait accueillir 10000 spectateurs, et on peut remarquer sur certains emplacements des initiales gravées, qui permettaient aux abonnés de retrouver leur place. On peut aussi remarquer disséminés partout dans le site de superbes sarcophages grecques.
Mais le plus beau monument de la ville est le Tétrapylon. Cette porte monumentale entièrement en marbre blanc, fut élevée sous le règne d'Hadrien. Elle fermait l'ancien téménos, l'aire sacrée du temple d'Aphrodite. Elle est formée de quatre piliers chacun formé de quatre colonnes, les unes torsadées les autres cannelées ou lisses, surmontées par un très beau fronton. A côté de ce monument se trouve la tombe de l'archéologue Kenan Tevfik Erim, qui consacra toute sa vie à la renaissance de la ville d'Aphrodisia.
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